
Dans le cadre de son offensive en Ukraine, qui a débuté en février dernier, la Russie évoque régulièrement la possibilité d’utiliser l’arme nucléaire si l’intégrité du territoire russe est menacée.
La France fait également partie d’un club fermé de puissances nucléaires capables de déployer quelque 300 armes nucléaires. Ceux-ci sont divisés en deux volets. Une composante « océanique » avec des sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE), et une composante aérienne avec des chasseurs-bombardiers pouvant décoller du territoire national ou d’un porte-avions. Charles de Gaulle… Un arsenal destiné à accréditer la doctrine française de dissuasion, où les armes nucléaires sont censées « empêcher la guerre » en laissant planer la menace d’une riposte massive.
L’émergence du programme nucléaire pendant la guerre froide
La création du Comité de l’énergie atomique (CEA) pour la recherche scientifique et technique débute en octobre 1945 dans le but d’utiliser l’énergie nucléaire dans les domaines de la science, de l’industrie et de la défense. Mais à la fin de la Seconde Guerre mondiale, après les bombardements atomiques d’Hiroshima et de Nagasaki, la France a choisi une position pacifiste en faveur d’un usage civil.
Ce n’est qu’après l’explosion de la première bombe nucléaire soviétique en 1949 que le gouvernement français a secrètement lancé un programme d’armement nucléaire. En 1954, dans le contexte de la guerre froide et de la course mondiale à l’atome, le gouvernement français de Pierre Mendez entreprend ainsi la mise en place de deux réacteurs nucléaires, d’un bureau de recherche scientifique et technique, d’un centre d’essais et d’un centre nucléaire. programme de production d’armes.
Tournage au Sahara algérien et en Polynésie française
Le 22 juillet 1958, le général de Gaulle approuve l’ordre d’essais nucléaires. Le premier essai, qui a reçu le code “gerboise bleue”, a eu lieu le 13 février 1960 sur un stand de tir de la ville de Reggaon dans le Sahara algérien.
Il y aurait trois autres lancements dans le Sahara algérien cette année-là avant que les tests ne soient transférés à l’atoll de Mururoa, en Polynésie française, où le premier test de bombe H a eu lieu en 1968. Au total, la France a mis en place plus de 200 essais, la plupart souterrains, jusqu’en 1996.
Réduction des stocks après la guerre froide
Parallèlement, le gouvernement développe l’arsenal militaire nucléaire. Le premier Mirage a été mis en service en 1964. Premier SNLE, Le Redoutable :, en 1971. Il était suivi de cinq autres du même genre. En 1971, une base de tir de missiles sol-sol est également installée sur le plateau d’Albion (Vaucluse).
Au plus fort de sa puissance nucléaire dans les années 1990, la France possédait jusqu’à 500 armes opérationnelles, ce qui représentait cependant moins de 2 % du stock accumulé par les États-Unis à un moment donné. En 1996, la base du plateau d’Albion a été démantelée, laissant la dissuasion avec seulement deux composantes : navale et aérienne.
Depuis la fin de la guerre froide, le stock nucléaire français a été réduit et stabilisé autour de 280 à 300 têtes nucléaires. Le principe de dissuasion n’a jamais été remis en cause sous la Ve République et le gouvernement a poursuivi la modernisation de l’arsenal nucléaire français. L’actuelle loi de programmation militaire prévoit 37 milliards d’euros alloués au maintien de l’arsenal nucléaire de la France entre 2019 et 2025, soit 12,5 % de l’enveloppe totale de la défense sur sept ans.